jeudi 8 novembre 2012

C’est écrit sur le web, donc c’est vrai!


« Mon professeur me l’a dit, donc c’est vrai, et toi papa tu n’as pas raison ». Je me souviens encore de ces paroles lorsque ma fille, étant plus jeune, argumentait avec moi sur un sujet, qui m’échappe aujourd’hui, mais dont je sais que je maîtrisais. Son jeune professeur, au début de la vingtaine, avait plus de crédibilité que moi, cela même s’il discutait de sujets avec ses élèves n’ayant aucun rapport avec sa matière. Sa figure d’autorité en matière de pédagogie lui donnait plus de crédibilité que moi.

Même adultes, combien de gens prennent la parole des autres, des médias, de ce qui est publié, comme une vérité absolue. Certains accordent une confiance absolue en les propos d’autres sans parfois se poser de questions sur leur véracité. Ces gens, parfois crédules, considèrent tout à fait crédible les propos des autres instances, véridiques à leurs yeux, comme une loi.  

L’autorité cognitive   

Lorsqu’une personne considère les paroles d’une autre personne comme étant la vérité absolue, sur un sujet en particulier, et que les propos de cette dernière ont plus de poids que les propos de toute autre personne, cette personne fait figure d’autorité cognitive pour la première personne. Ceci est une traduction libre du concept de l’autorité cognitive décrit par Patrick Wilson dans son livre « Second-hand knowledge ». Dans mon introduction, j’ai fait allusion au fait que ma fille considérait que tout ce que disait son professeur était la vérité, bien plus que ce que moi, sa mère ou toute autre personne pouvait dire. Elle avait une confiance totale en ce que pouvait dire son professeur. Pour ma fille, son professeur était l’autorité cognitive pour une multitude de sujets.

N’en déplaise, c’est ainsi, en fonction de la relation ou du statut d’une personne ou d’une organisation, en fonction de sa crédibilité à nos yeux, on accorde une certaine confiance à ses propos, de nulle à totale; « s’ils l’ont dit aux nouvelles, c’est que c’est vrai », « c’est mon meilleur ami qui me l’a dit, j’ai pleinement confiance en lui », « c’est un collègue qui me l’a dit, il s’y connait », « c’est l’ami de mon ami, je pense que c’est plausible », etc. Ainsi, on accorde une crédibilité à des gens ou organismes en fonction de ce qu’ils représentent à nos yeux.

La confiance de l’Internet

Comme vous le savez, il y a une quantité incalculable d’information qui circule sur Internet. On peut y retrouver des interlocuteurs très crédibles qui ont choisi ce médium pour transmettre leurs connaissances ou de l’information. Nous avons juste à penser aux sites Internet des gouvernements, des banques, médias (même si la crédibilité de certains journalistes a pu être  remises en question dans les dernières années) auxquels ont peut généralement attribuer une bonne confiance, car l’information transmit par eux est reconnue comme étant fiable. Toutefois, ces sites Internet ne sont pas à l’abri d’une attaque de hacker qui pourrait falsifier l’information contenue, ou même faire un miroir de ces sites et vous diriger vers un faux site. Et de plus, personne n’est à l’abri d’une erreur, même ces organisations qui font figure d’autorités ont pu se tromper. La vigilance est de mise!

« Si les idées et les informations circulent de façon fluide sur le réseau, plusieurs sont transmises sans jugement critique ni autorité. Ce qui pose la question de la fiabilité de l'information disponible sur les réseaux et de la compétence des usagers pour la traiter. » 

Ces propos sont de Martin Lessard dans son billet sur l’autorité cognitive sur Internet. L’Internet n’a pas de filtres, n’importe qui peut publier n’importe quoi sur la toile, et cela, sans grande restriction. Un bon côté à cela est le fait que ça permet de voir ou de lire des informations non jugées pertinentes par certaines instances, telles que les médias. L’information qui ne faisait pas la une, ou même qui n’était pas publiée peut devenir très présente sur le web. La transmission de cette information peut devenir exponentielle, à tel point qu’une nouvelle qui était tombée dans l’oubli peut devenir une nouvelle qui sera éventuellement reprise par les médias en raison de son engouement (nous y reviendrons dans un prochain billet).

Tout le monde devient un publicateur d’information. Mais, pour ce qui est de la crédibilité, on repassera. Il faut donc être très vigilant avec ce qu’on y voit. Heureusement, une petite censure existe. Que ce soit la censure que les webmestres ou administrateurs de pages aient sur le contenu publié, ou les commentaires ajoutés par d’autres internautes sur une publication (forums, Youtube, blogue, etc.), cela permet de rendre une certaine critique à l’information transmise, bien que cela ne soit pas une mesure fiable pour jauger de la fiabilité ou de la véracité du contenu.

De nos jours, il est facile de falsifier la technologie. Il est bien loin le temps où une photo ou un vidéo faisait figure de preuve absolue. Dans un monde où les effets spéciaux et trucages sont à la portée de tous, c’est devenu facile de modifier ce que l’on voit. Voyez par exemple cette vidéo sur un OVNI. C’est un montage mais c’est quand même bien fait. Il est facile aujourd’hui de créer de tel genre de trucage vidéo. Y croyez-vous? On a d’ailleurs peu d’info sur celui qui a transmis la vidéo. Un identifiant Youtube qui nous laisse peu d’info et une très faible confiance envers l’individu. Donc, crédibilité à zéro. Mais que dire lorsque c’est une figure d’autorité connue qui a des propos particuliers. Seriez-vous plus enclin à y croire?

Combien de gens s’improvisent « experts » sur Internet? Vous n’avez seulement qu’à surfer sur le site Youtube et faire des recherches sur les sujets de votre choix avec des mots ou phrases clés telles que « lesson » ou « how to » pour retrouver une multitude de leçons ou cours en ligne sur n’importe sujet. Rapidement, vous pouvez discerner les amateurs qui s’improvisent experts, mais parfois c’est plus difficile à déceler. Étant musicien, je fais souvent ce genre de recherche quand je veux apprendre à jouer une nouvelle chanson. Laissez-moi vous dire qu’on retrouve beaucoup de versions « déformées » de la chanson originale!

L’internet, c’est une masse incroyablement grosse de contenu et d’information de qualité dont on peut se servir pour accroître nos connaissances. L'internet, c’est également une masse encore plus impressionnante de contenu non vérifié, non approuvé, non professionnel, falsifié, faux, etc. Vous pouvez très bien y faire d’excellentes recherches sur des sujets pointus, il y aura toujours quelqu’un qui aura publié quelque chose à ce sujet. La mise en garde est que votre recherche doit vous amener à rechercher l’information à plusieurs endroits et ne pas vous fier à une seule source. Lorsque vous aurez vérifié et contre-vérifiez l’information de par différents publicateurs, vous aurez par le fait même créé un filtre de qualité sur l’information recherchée. Vous aurez peut-être également trouvez des sites ou des gens faisant figure d’autorité cognitive pour vous, mais rappelez-vous une chose, vous êtes sur Internet!

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