dimanche 2 décembre 2012

Haïti, après le séisme



C’était le 12 janvier 2010, à peine quelques heures après le séisme en Haïti, nous étions déjà aux aguets car il était possible que nous soyons appelé à nous déployer pour aller aider le peuple haïtien. À ce moment, j’étais le chef de cabinet du Commandant du 5e Groupe Brigade mécanisé du Canada. Avant même la fin de la journée, nous avions reçu des ordres de déploiement et un groupe précurseur se préparait à partir. Malheureusement, je ne ferais pas partie de la mission des forces canadiennes pour venir en aide aux haïtiens.

J’ai donc suivi le déroulement de la mission depuis le Canada, comme la majorité des gens. Au retour du contingent, j’ai eu l’occasion de discuter de la mission avec plusieurs personnes. Le point commun des commentaires était sans contredis le manque de ressources internes au pays, tant matérielles qu’humaines, la pauvreté de la population et une structures gouvernementale défaillante. En fait, pour ce dernier point, un collègue m’avait expliqué qu’une majorité de la bonne équipe, le « A » team comme on dirait, avait péri sous les décombres du parlement. Seulement les moins vaillants qui avaient quitté plus tôt leur travail comme à l’habitude avaient survécu. Ce n’est rien pour aider!

Encore aujourd’hui, après presque deux ans, la situation semble très pénible. Malgré toute l’aide que ce peuple a reçu et continu de recevoir, rien ne va. Mais pourquoi est-ce si difficile de s’en sortir dans ce pays? Pourquoi est-ce si difficile de rebâtir un pays? Après tout, d’autres pays ont connu de grandes catastrophes et s’en remettre beaucoup plus vite, les Etats-Unis avec Katrina et le tsunami du Japon en sont de bons exemples En fait, la réponse vient probablement du fait que même avant le séisme il n’y avait pas grand-chose de fonctionnel dans ce pays. Ce peuple est pauvre et beaucoup de gens compétents ont depuis longtemps quitté leur terre natale. L’exode des cerveaux a fait très mal à ce pays.

Il y a beaucoup de choses qui doivent être fait pour sauver ce pays. Jonathan Trudel a d’ailleurs publié dans le magazine l’Actualité un ensemble de seize solutions à mettre en oeuvre pour aider ce pays.  Nous n’en sommes pas encore à une mise en tutelle, mais il y a beaucoup de choses à faire, malgré que la tutelle soit peut-être la solution. Beaucoup de gens étaient contre la présence du régime français, et je ne peux pas dire que j’étais vraiment pour le maintien d’Haïti en une colonie, mais je suis forcé d’admettre que depuis la fin de cette colonie, rien ne va plus. Même pendant l’ère Duvalier la situation n’était guère meilleure.

En fait, je crois malheureusement qu’il faut mettre ce pays en tutelle par les Nations unies jusqu’à ce qu’une structure gouvernemental solide soit rétablie, jusqu’à ce qu’un niveau de sécurité et de qualité de vie acceptable soit atteint. Car pour le moment, malgré une aide imposante de la part de la communauté internationale, lorsque mis entre les mains d’une structure défaillante, c’est une perte de temps et de ressources. C’est seulement mon opinion.

Pour lire davantage sur le sujet, je vous propose de lire les articles que Sophie-Hélène Lebeuf a rassemblé sur son blogue.

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