C’était le 12 janvier 2010, à peine quelques heures après le séisme en
Haïti, nous étions déjà aux aguets car il était possible que nous soyons appelé
à nous déployer pour aller aider le peuple haïtien. À ce moment, j’étais le
chef de cabinet du Commandant du 5e Groupe Brigade mécanisé du
Canada. Avant même la fin de la journée, nous avions reçu des ordres de
déploiement et un groupe précurseur se préparait à partir. Malheureusement, je
ne ferais pas partie de la mission des forces canadiennes pour venir en aide
aux haïtiens.
J’ai donc suivi le déroulement de la mission depuis le Canada, comme la
majorité des gens. Au retour du contingent, j’ai eu l’occasion de discuter de
la mission avec plusieurs personnes. Le point commun des commentaires était
sans contredis le manque de ressources internes au pays, tant matérielles
qu’humaines, la pauvreté de la population et une structures gouvernementale
défaillante. En fait, pour ce dernier point, un collègue m’avait expliqué
qu’une majorité de la bonne équipe, le « A » team comme on dirait,
avait péri sous les décombres du parlement. Seulement les moins vaillants qui
avaient quitté plus tôt leur travail comme à l’habitude avaient survécu. Ce n’est
rien pour aider!
Encore aujourd’hui, après presque deux ans, la situation semble très
pénible. Malgré toute l’aide que ce peuple a reçu et continu de recevoir, rien
ne va. Mais pourquoi est-ce si difficile de s’en sortir dans ce pays? Pourquoi
est-ce si difficile de rebâtir un pays? Après tout, d’autres pays ont connu de
grandes catastrophes et s’en remettre beaucoup plus vite, les Etats-Unis avec
Katrina et le tsunami du Japon en sont de bons exemples En fait, la réponse
vient probablement du fait que même avant le séisme il n’y avait pas
grand-chose de fonctionnel dans ce pays. Ce peuple est pauvre et beaucoup de
gens compétents ont depuis longtemps quitté leur terre natale. L’exode
des cerveaux a fait très mal à ce pays.
Il y a beaucoup de choses qui doivent être fait pour sauver ce pays.
Jonathan Trudel a d’ailleurs publié dans le magazine l’Actualité un ensemble de
seize solutions
à mettre en oeuvre pour aider ce pays.
Nous n’en sommes pas encore à une mise en tutelle, mais il y a beaucoup
de choses à faire, malgré que la tutelle soit peut-être la solution. Beaucoup
de gens étaient contre la présence du régime français, et je ne peux pas dire
que j’étais vraiment pour le maintien d’Haïti en une colonie, mais je suis
forcé d’admettre que depuis la fin de cette colonie, rien ne va plus. Même
pendant l’ère Duvalier la situation n’était guère meilleure.
En fait, je crois malheureusement qu’il faut mettre ce pays en tutelle
par les Nations unies jusqu’à ce qu’une structure gouvernemental solide soit
rétablie, jusqu’à ce qu’un niveau de sécurité et de qualité de vie acceptable
soit atteint. Car pour le moment, malgré une aide imposante de la part de la
communauté internationale, lorsque mis entre les mains d’une structure
défaillante, c’est une perte de temps et de ressources. C’est seulement mon
opinion.
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