samedi 1 décembre 2012

Le code d’éthique des hackers



Récemment, j’ai suivi un cours sur la sécurité des réseaux informatiques, il s’agit d’un cours de la TELUQ dans le cadre de ma maîtrise en technologie de l’information. Un cours très utile qui m’a permis d’en apprendre davantage sur les risques reliés à l’utilisation de réseaux informatiques, en particulier sur les réseaux sans fil. Un des éléments du cours consistait à comprendre la distinction entre le hacker et le cracker. C’est assez simple à distinguer en soi.

Hacker ou cracker?

Le hacker, en termes de sécurité informatique est défini dans Wikipédia comme «une personne qui montre une passion pour la compréhension du fonctionnement intime des systèmes, ordinateurs et réseaux informatiques en particulier. En sécurité informatique, un hacker est un spécialiste dans la maîtrise de la sécurité informatique et donc des moyens de déjouer cette sécurité. Certains d'entre eux utilisent ce savoir-faire dans un cadre légal et d'autres l'utilisent hors la loi ». Le hacker est maître à déceler les failles informatiques. Il pourrait par exemple déceler les failles du nouveau système d’exploitation Windows 8 et publier ses découvertes sur des blogues ou forums, et même en aviser Microsoft. Ils vont aussi parfois créer des logiciels qui permettront d’obtenir l’accès à des logiciels gratuitement (ceci fait partie de leur philosophie et code d’éthique, nous y reviendrons), c’est à ce moment qu’ils deviennent hors-la-loi.

Le cracker, quant à lui, est le pirate informatique qui cherchera à déjouer les protections informatiques, comme le hacker, mais celui-ci les utilisera dans un but mal intentionné.  Le cracker va non seulement déjouer les protections informatiques et déceler les failles dans la sécurité, il cherchera à les exploiter. Une fois infiltré dans le système, il pourrait par exemple voler, détruire ou modifier de l’information. Il y a donc l’aspect malicieux derrière le cracker, contrairement au hacker, qui lui répondra à un certain code.

Le code

La communauté des hackers s’est dotée d’un code d’éthique qui définit leurs valeurs. Il s’agit d’une liste de règles qui dicte leur philosophie et leur conduite, en voici donc les principes :


L’accès aux outils qui permettent de comprendre le fonctionnement du monde devrait être total et illimité.


On fait appel ici au fait qu’Internet renferme une quantité incalculable d’information et que cette information devrait accessible à tous. Il y a un aspect philosophique à ce principe dans le sens où on cherche à rendre accessible l’ensemble des connaissances  humaines à tout le monde. Les hackers vont donc s’investir à rendre accessible ses connaissances en déjouant les protections d’accès de certaines institutions pour en libérer le contenu.


 Toute information devrait être libre et gratuite.


Ce principe est lié étroitement au précédent. Un bon exemple est sans aucun doute Wikipédia, qui comme en fait allusion Carlos Tremblay dans son blogue, par la grandeur de son contenu gratuit, rend obsolète les fameuses encyclopédies payantes du passé comme Encarta et Britannica. Aujourd’hui, peu importe ce que vous recherchez, vous n’avez qu’à taper quelques mots clés sur un moteur de recherche et vous trouverez en peu de temps les informations voulues. Presque tout est devenu accessible aujourd’hui sur le net. Bien des sites offrent gratuitement l’information. Ils se disent probablement « mieux vaut le donner gratuitement et obtenir notre financement autrement, car aux fins du compte, quelqu’un va trouver le moyen d’outrepasser nos protections pour le dévoiler ».


Méfiez-vous de l’autorité et faites la promotion de la décentralisation.


Dans la culture des hackers, on met l’accent sur l’individu plutôt que les organisations. C’est en quelque sorte David contre Goliath; le petit hacker qui s’en prend à une grande société en perçant leurs sécurités. C’est donc que l’on voit les sociétés, les organisations comme des cibles, pour ne pas dire ennemis, et que cette petite communauté de hacker travail « ensemble » contre eux, bien que chaque hacker travaille généralement de façon autonome.

Les hackers devraient être évalués par leurs actions et non par des critères factices comme les diplômes, l’âge, l’origine ethnique ou la position hiérarchique

Ce principe s’explique par lui-même, il y a peu de choses à en redire. Donc, peu importe le diplôme encadré sur votre mur, votre âge ou toutes autres caractéristiques qui vous définies dans la société, c’est vos actions concrètes comme hacker qui permettront de constater de votre compétence.


Vous pouvez créer de l’art et de la beauté avec un ordinateur.


L’ordinateur offre aujourd’hui des outils qui permettent de créer des produits incroyables, et cela même si vous n’avez de grandes connaissances des logiciels. Des logiciels d’imagerie et des applications audio ou vidéo sont des exemples d’outils qu’une personne peut maintenant utiliser et créés à partir de rien ou d’un document existant. Bien entendu, ces outils sont disponibles à tous et les hackers savent s’en servir également.


Les ordinateurs peuvent améliorer vos vies.


Difficile de se priver de cette ressource incroyable, n’est-ce pas? Cela fait partie de nos vies et j’imagine mal ma vie, personnellement, sans eux. Le site answers.com offre justement une réponse intéressante à la question « Pourquoi les ordinateurs sont importants dans le monde? »


Comme la lampe d’Aladin, l’ordinateur peut vous obéir au doigt et à l’œil.


Le hacker, par principe, cherche a déjoué les protections et accédé à tout ce qui se trouve sur le web. Ainsi, il devient maître du contenu. Son but est donc d’enlever les barrières et être en mesure de faire ce qu’il veut.

La communauté des hackers s’est dotée de ce code. Évidemment, cela laisse libre cours à l’interprétation et aux transgressions. Toutefois, un comportement inopportun ne sera pas nécessairement toléré dans la communauté des hackers, comme en fait foi ce texte de Cyberpunk project.

Les hackers servent l’ensemble de la communauté informatique dans le sens où ils permettent l’accès à du contenu autrefois protégé ou payant. Bien que la communauté générale ne soit au même niveau de compétence et quelle n’a pas de « code » d’éthique proprement dit, lorsqu’elle en profite, elle cautionne de facto leurs agissements. Dans ce sens, cela « fait l’affaire » de la communauté générale d’avoir un petit groupe de spécialistes qui travaillent pour eux, et qui en plus s’est doté d’un code d’éthique. Cela permet de dire que l’on cautionne un groupe qui a « des valeurs » et qu’on peut donc se permettre de respecter.

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